Sur le vif
La beauté
est celle qui palpite dans l’instant
celle qu’on saisit par tressaillement
ou par erreur.
Des poings chauffés à blanc – 2010
Les mains nues
Les mots te touchent
mais tardent encore
ils tardent encore à te déshabiller
livrant mes gants
je t’écris les mains nues
au fil du temps et du rasoir
mes mots te touchent
mais moi j’espère
j’espère bien mieux que te toucher
je t’écris les mains nues
au fil du temps et du rasoir
ma langue brûle d’un boucan muet
le clair du temps pèse tes yeux
et toujours le même silence
insoutenable des lettres mortes
mes mots te touchent
encore j’espère
j’aspire encore à te chanter
Des poings chauffés à blanc – 2010
Mauvais sort
On a tous
le poids d’un mot sur l’épaule
l’éllipse d’une parole donnée
verre cassé
qui remonte à l’enfance des sources
on porte tous des bleus
brèches dévorantes de l’être
habitées par le bruit d’une langue
qui ne parle que dehors
j’ai raté le train de phrase
qui traverse
mon déraillement
phrase qui m’éclaire
papillon de nuit qui se passe des lèvres
Des poings chauffés à blanc – 2010