Pirée – Nom d’un drachme
O Pirée magnifique
D’où tant de héros éclectiques
Sont partis pour des aventures épiques
Qui finirent dans un destin tragique
Avec comme unique prétexte
D’aller rechercher chez les Perses
La belle Hélène cette peste
Qui avait fui son château et ses herses
Aujourd’hui pauvre Pirée
Les grues bleues de l’empire du milieu
Se dressent en ton sein jadis glorieux
C’est désormais la risée
Des mânes de tes héros merveilleux
Qui te guette et c’est bien malheureux
Août 2011
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Artemonas
Artemonas
Le coeur aride et grandiose de Sifnos
Dominant l’espace
Et dégustant ton ouzo avec Chronos
Respect pour le prophète Ilias
Perché plus haut au-dessus de la mer
Même si c’est bien difficile hélas
D’aller y respirer son air
Heureusement Artemonas
Tu n’es pas cette caricature
D’être présomptueux à la vue basse
La délicate verdure
De tes bougainvillées et plantes grasses
Pour toujours t’assure
De tenir ta place
Août 2011
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Faros
Faros ce n’est pas seulement
Un tout petit port de pêche
Au fond d’une crique toute bleue
Encadré de collines un peu rêches
Faros ce n’est pas seulement,
La gentillesse un peu fraiche
De son épicier à chemise bleue
Qui sait aussi vendre des pêches
Faros ce n’est pas seulement,
Le petit chemin vers cette crèche
Où les popes sont heureux
Quand ils ont fini leurs prêches
Faros comment le dire autrement
C’est le lieu où tout empêche
De voir la vie sauf en bleu
De laisser son âme devenir sèche
Août 2011
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Chryssopigi
Chryssopigi phare blanc de la connaissance incertaine
Doute absolu dans cette mer millénaire
Tu résistes pourtant à ce présent et ses haines
Qui n’ont que faire de cet ultime repère
Quel est le secret de cette beauté absolue
Qui entoure le blanc de tes murs
Et qui nous fait croire que nous avons déjà lu
Ce qui a l’intérieur peut-être se murmure
Un beau et grand big bang vraisemblablement
Suivi d’un tas de compressions métamorphiques
Qui il y a bien plus que longtemps
Ont entassé des tranches ferreuses sur des tranches ferriques
Sans oublier l’infinité des étoiles
Baignant dans un ciel si amer
Que pour jeter leurs voiles
Elles préfèrent le bleu de la mer
Août 2011
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Kastro – le secret des voyages
Profondeurs azuréennes qui cernent Kastro
Combien de capitaines avez-vous vu voguer si tôt
Vers des contrées lointaines et s’en revenir sans un mot
Car le secret des voyages ne s’échange pas
Qui se garde comme le gage d’une liberté conquise aux mats
De nos goélettes sans âge jusqu’au trépas
Août 2011
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Le chemin de Glyfa
Au-delà de Platis Gialos
Il y a un petit chemin
Tout rempli de belles bosses
Et qui sent bon l’air marin
Il longe la mer
Il longe la terre
Il se fait frontière
D’un même monde à part entière
Les hommes en ont besoin
Qui le parsèment avec soin
De cairns immobiles
Plutôt que d’écriteaux volubiles
Peut-être parce qu’au bout
Ils y trouvent un refuge idéal
Celui que préfèrent à tout
Quelques chèvres ancestrales
Août 2011