Je tourne des pages qui ne portent que ton nom et ton silence imbriqués, je tourne des pages entières où tu n’écris plus, seule histoire qui me colle à la peau. Je lance les pages au hasard de la nuit et je rêve, je rêve de te perdre à jamais.
Ivresses de Sifnos.
Fragments de Sifnos – 2009
Pourquoi es-tu venue mourir dans ma vie ?
Ta mort m’épuise, ta mort me tue, ta mort me brise, ta mort me jette, me blesse, m’effraie, ta mort me laisse, ta mort me troue, me traverse, ta mort ne peut pas continuer, impossible et définitive, cruelle, mon amour.
J’empile des pierres au bout d’un champ. Je crache dans la mer.
Fragments de Sifnos – 2009
Je suis un jour qui meurt, un vent qui tombe, un nord qui perd son voyageur.
Au bout de l’île, dans la ville fortifiée, je lui écris des lettres. Je voudrais tant que le corps ne souffre plus. La mer est loin en contrebas, la falaise abrupte, inhospitalière. Je pourrais la tuer tant de fois si elle venait par la mer au pied de ce désir échancré, et ne plus avoir enfin à lui écrire.
J’aime cette ville fantôme. Eblouissante de blancheur, secrète dans les allées qui la sillonnent. La lumière n’est qu’un écran ici. Personne n’y tient. Comme si la vie s’était réfugiée au cœur de la montagne, sous le roc.
J’aime cette ville qui ne parle plus qu’à la mer. N’y viens jamais. L’horizon même n’y arrive pas.
Fragments de Sifnos – 2009
La musique est la forme la plus aboutie de l’espoir. Invente un rythme à ta marche, si tu le peux, entre avec ton corps dans l’histoire qui te hante.
Nous avons la mer à deux pas du cœur. Laisse-la parler.
Fragments de Sifnos – 2009