Un mot à inventer
pour tenter de décrire
caché dans l’interstice
Peut-être y fait-il chaud
ou larmes retenues
on y crève d’être seul
Un mot à inventer
pour ces minutes longues
à contempler le vide
Où l’on tente l’approche
osant tracer les lignes
avant de s’y noyer.
Où nos ombres s’épousent – septembre 2010
Conserver seulement
ce qui est nécessaire
Ne garder que les mots
et puis les écouter.
Où nos ombres s’épousent – septembre 2010
Il a l’air de faire sombre
dans ce coin de forêt
A peine une lueur
entre les troncs impatients
semble nous y inviter
Il n’y a pas de nature
pas de vert, pas d’oiseaux
juste une peur terrible
Qui grouille, qui s’infiltre
qui dresse ses frontières
et veut nous y inclure
On n’irait pas, normalement
on s’enfuirait à toutes jambes
On courrait assez vite
pour que nos larmes sèchent
Mais là, non.
Là, on reste.
On avance.
On s’engouffre.
Pour terrasser les cris
pour faire sortir les bêtes
pour faire sonner le chant
Comme une déflagration
qui érige le lieu
de nouveaux ralliements
Une clairière
Une simple clairière.
Où nos ombres s’épousent – septembre 2010
Imagine un bateau
abandonné au port
qui décide une nuit
de reprendre la mer
Aidé par une brise
son ancre se libère
et sa proue de poussière
se pare d’argent et d’or
Heureux il peut sentir
le vent gonfler ses voiles
tutoyer les étoiles
charmer les goélands
Un jour, il reviendra
et avant de s’éteindre
dans un grand feu de joie
il nous racontera.
Où nos ombres s’épousent – septembre 2010